Les infections urinaires - douleurs et envies pressantes

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste
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La prévalence des infections urinaires est plus importante chez les femmes que chez les hommes entre 20 et 50 ans. D’origine bactérienne, elles représentent les infections les plus courantes. On les nomme également cystites et l’organe concerné est la vessie. Toutefois, sans traitement, elles peuvent se propager. Heureusement, les symptômes sont facilement reconnaissables pour rapidement prendre les mesures nécessaires.   

Pourquoi développe-t-on une infection urinaire ?

L’urine contenue dans la vessie est stérile. Aussi, la présence de germes qui y ont fait effraction et qui s’y développent provoque son inflammation, causant des infections ou cystites. Dans 90% des cas, l’Escherichia coli est la bactérie en cause. D’autres bactéries ou autres micro-organismes peuvent être retrouvés : Proteus, Staphylocoque, Streptocoque, Klebsielle, etc..  

Les femmes, et les filles, sont plus sujettes aux infections urinaires à cause de leur urètre est court, facilitant l’entrée des bactéries dans la vessie. Le premier épisode d’infection urinaire coïncide souvent avec le début de l’activité sexuelle : la « cystite de la lune de miel ». D’ailleurs, les rapports sexuels représentent chez elle un facteur favorisant : les frottements au niveau du méat urinaire favorisent l’entrée des microbes vaginaux dans l’urètre et la vessie. Toute modification au niveau du vagin peut provoquer une infection urinaire par modification de son acidité et ou de sa flore. Les causes ? La ménopause, autre période propice à l’infection urinaire, ou une hygiène non adaptée. La grossesse, par compression des uretères par l’utérus, est un autre facteur favorisant. Enfin, le prolapsus de l’utérus ou de la vessie empêche une bonne vidange de cette dernière, provoquant l’infection.

Si les infections urinaires sont rares chez l’homme avant la cinquantaine, elles ont tendance à être plus fréquentes après : l’hypertrophie de la prostate ou les autres maladies prostatiques entravent la bonne vidange de la vessie.  

D’autres facteurs sont communs aux deux sexes : IST, sclérose en plaques, diabète, médication (anti-cholinergiques, opiacés, neuroleptiques), suite d’endoscopie vésicale ou de sondage urinaire, et anomalies de l’appareil urinaire.

Reconnaître les symptômes d’une infection urinaire

Les symptômes d’une cystite aiguë simple sont caractéristiques et faciles à reconnaître. Il s’agit d’envies pressantes avec miction faible ou sans (pollakiurie), douleur ou pesanteur du bas ventre, brûlures ou douleurs à la miction, et/ou des urines troubles malodorantes avec parfois présence de sang. S’ils s’accompagnent de fièvre, de frissons ou de douleurs lombaires, c’est que l’infection s’est propagée aux reins (pyélonéphrite). C’est une complication qui représente une urgence médicale.  

Sans le test à la bandelette, une infection urinaire est plus difficile à diagnostiquer chez les tout-petits. Pensez-y devant une fièvre inexpliquée associée ou non à des vomissements, des douleurs abdominales ou une perte d’appétit. Elle est à soupçonner face à des fuites urinaires ou des douleurs à la miction, un changement d’humeur, une perte d’appétit, une fatigue, une perte de poids voire un arrêt de la croissance.  

Que faire en cas d’infection urinaire ?

Le premier réflexe à avoir est de boire au moins 1.5 L d’eau (boisson non sucrée et non alcoolisée) pour améliorer le flux urinaire. Evitez de vous retenir et veillez à bien vider votre vessie. Ces mesures permettent de limiter la prolifération des bactéries. Les rapports sexuels sont à proscrire tant que vous aurez des symptômes et durant le traitement. Dans tous les cas, avec ou sans fièvre, une consultation s’impose pour que votre médecin vous prescrive un/des antibiotique(s) adapté(s) à votre cas. Il peut demander au préalable un ECBU.

Des mesures simples pour prévenir les infections urinaires

Une hydratation suffisante est la première mesure de prévention : la quantité recommandée est de 1.5L/j au moins, plus en cas de forte chaleur ou de pratique d’activité vous faisant transpirer. Une vidange vésicale régulière et complète est aussi importante : les résidus d’urine dans la vessie favorisent la prolifération des bactéries. Allez aux toilettes dès que l’envie se présente et après les rapports sexuels. Côté hygiène des parties intimes, portez des dessous et des protections en coton, utilisez un nettoyant doux sans savon et évitez les douches vaginales (sauf recommandation spécifique de votre médecin). Pour sécher les parties intimes, utilisez une serviette individuelle et dédiée, et aux toilettes, essuyez-vous de l’avant vers l’arrière. Enfin, préférez une autre protection que les spermicides lors des rapports sexuels.  

Les infections urinaires sont heureusement sans gravité avec un traitement précoce. Le diagnostic est facilité grâce aux bandelettes urinaires. Mal traitées, elles peuvent récidiver et être à l’origine de complications graves, mais évitables. Dès les premiers signes ou en cas de doute, consultez !

Référence

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cystite/reconnaitre-cystite

https://www.vidal.fr/maladies/reins-voies-urinaires/infection-urinaire-cystite.html

https://www.urocean.org/urologie/les-pathologies-non-canc%C3%A9reuses/les-infections-urinaires/