L'Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste
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Prévenir un accident vasculaire cérébral

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, comme son nom l’indique, survient brutalement. Imprévisible, qu’il soit ischémique ou hémorragique, il représente une urgence absolue. En effet, plus la prise en charge tarde, plus les séquelles sont importantes avec parfois des handicaps invalidants. Les statistiques sont alarmantes : un français serait victime d’un AVC toutes les 4 minutes, et 500.000 vivent avec des séquelles d’un AVC, soit 40% des personnes victimes d’AVC. D’où l’importance de la prévention.   

Accident vasculaire cérébral ou attaque cérébrale, quelle différence ?  

Dans les faits, ces deux dénominations désignent la même chose. Il s’agit d’une lésion d’une partie du cerveau, conséquence d’une absence d’irrigation sanguine et donc d’apport en oxygène, par obturation par un caillot (thrombus) ou rupture d’un vaisseau sanguin.

Lorsque l’AVC est provoqué par obturation, on parle d’AVC ischémique. On le nomme également thrombose ou d’embolie cérébrale. Il représente environ 80% des AVC. La rupture d’un vaisseau désigne en revanche l’AVC hémorragique et représente les 20% restants des AVC.  

Reconnaître un AVC pour agir rapidement

Les symptômes d’un AVC surviennent brutalement et diffèrent selon sa nature et les zones touchées. Mais d’une façon générale, il se manifeste par :  

  • des troubles de la vision affectant un seul œil  
  • un mal de tête intense, soudain, inhabituel et sans cause apparente
  • une perte de sensibilité ou un engourdissement d’un ou plusieurs membres ou du visage
  • une faiblesse musculaire, une paralysie d’un ou plusieurs membres ou du visage, le plus souvent d’un seul côté du corps (hémiplégie)
  • une perte d'équilibre ou de la coordination des mouvements
  • une difficulté soudaine à articuler, à s’exprimer ou à comprendre les autres
  • des troubles de la vigilance pouvant aller à la perte de connaissance, voire un coma.
     

L’AVC peut aussi parfois se manifester par un AIT ou accident ischémique transitoire. C’est une forme légère d’un AVC provoquée par une interruption temporaire du flux sanguin dans une partie du cerveau. Les symptômes sont les mêmes que ceux d’un AVC, mais ils durent moins d’une heure. Et d’une façon générale, un AIT ne laisse aucune trace sur les examens d’imagerie du cerveau. Mais il augmente les risques de survenue d’un AVC. Voilà pourquoi, il représente tout autant qu’un AVC une urgence médicale.  

Dans tous les cas, en présence de ces signes, appelez immédiatement le SAMU pour une prise en charge immédiate au sein d’une structure adaptée.   

La prévention, la meilleure façon de limiter la survenue d’un AVC

Rien de mieux que la prévention pour limiter les risques de survenue d’un AVC. Même si l'âge moyen de survenue d'un AVC est à 74 ans, près de 25% des AVC surviennent avant 65 ans. Et de nos jours, le nombre de personnes entre 35 et 64 ans qui en sont victimes ne cesse d’augmenter.  

Il existe plusieurs facteurs qui peuvent être à son origine, chacun.e peut agir au quotidien pour les réduire. Cela passe en premier lieur par une alimentation moins salée, moins sucrée et mieux équilibrée associée à une activité physique régulière. Ce qui permet de limiter la survenue d’un surpoids, de dyslipidémie dont l ‘hypercholestérolémie, de l’hypertension artérielle et du diabète, quatre facteurs favorisants un AVC. De même que le tabagisme et l’alcoolisme : à défaut de pouvoir arrêter, il faut au moins diminuer leur consommation. Apprendre à gérer le stress est aussi important, car il peut occasionner une hypertension artérielle. Chez la femme, la prise de contraceptif hormonal favorise également la survenue d’AVC en favorisant la formation de caillot. Une surveillance régulière s’impose alors, tout comme la prise en charge et le suivi réguliers des personnes déjà connues à risque.  

La prise en charge d’un AVC dépend de sa nature. Aussi devant des signes pouvant en évoquer un, appelez immédiatement le SAMU ou le 112 qui orientera la personne vers un centre adapté. Il vaut mieux appeler à tort que de risquer une prise en charge tardive qui peut engager le pronostic vital de la personne ou qui sera la cause de séquelles importantes. D’autant que l'intensité des symptômes d'un AVC n’est pas toujours proportionnelle avec celle d’éventuelles séquelles. Heureusement, la prise en charge est de plus en plus performante et de nouvelles pistes sont en étude pour les améliorer encore.  

https://www.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/avc.html

https://www.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/avc/causes.html

https://www.frm.org/recherches-maladies-cardiovasculaires/accident-vasculaire-cerebral/focus-sur-l-accident-vasculaire-cerebral

https://www.inserm.fr/dossier/accident-vasculaire-cerebral-avc/

https://sante.gouv.fr/archives/archives-presse/archives-communiques-de-presse/article/journee-mondiale-de-l-avc-prevenir-traiter-tot-informer-419609