Se faire du bien grâce à la méditation

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité
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Il y a quelques années encore, le terme « méditation » était cantonné à une pratique religieuse bouddhiste. Mais méditer est désormais une pratique universelle et laïque. On prône ses vertus sur de nombreux aspects de la vie de la personne qui la pratique. On lui prête des bienfaits notamment sur le plan émotionnel et psychologique : elle serait un outil intéressant pour la santé mentale. A cet effet, la science s’y intéresse de plus en plus, notamment à la méditation en pleine conscience.

La méditation en pleine conscience

Qu’est ce que c’est ?

Selon Bouddha, la méditation est une prise de conscience de ses pensées, actions et motivations qui mènent vers l’éveil spirituel. Il existe plusieurs types de méditation : vipassana, (za)zen, transcendantale et pleine conscience ou mindfulness. C’est cette dernière qui est enseignée et pratiquée dans le domaine du développement personnel, mais aussi appliquée dans le domaine de la santé. 

Elle est définie comme une pratique mentale dont la finalité est de permettre à une personne d'apprendre à devenir davantage consciente de ses sensations corporelles et à tourner intentionnellement son esprit vers le moment présent. En d’autres termes, c’est une présence attentive à un instant T.

Les domaines d’application sur la santé

Selon le neuroscientifique Antoine Lutz de l’INSERM, la pratique régulière de la méditation permet, à terme, à une personne de cultiver la résilience et la tolérance vis-à-vis des événements « négatifs » qu’elle peut rencontrer dans sa vie. Elle parvient à lâcher prise tout en ayant plus de discernement dans ses réponses et de la bienveillance pour elle-même et pour les autres. C'est pourquoi elle s’intègre dans les soins alternatifs faisant appel à des thérapies comportementales et cognitives ou TCC.

Associée ou non à un traitement médicamenteux, la méditation en pleine conscience est de plus en plus utilisée par les psychiatres et les psychothérapeutes dans le cadre de la prise en charge du stress, des troubles anxieux (TOCs, phobies et troubles paniques), de l’insomnie, des troubles de l’humeur allant jusqu’à la dépression, des dépendances, des troubles de la concentration ainsi que des douleurs chroniques.

Les effets de la médiation en pleine conscience 

La méditation en pleine conscience s’adresse à tout le monde. Pour voir ses bienfaits sur l’état d’esprit, il faut une pratique régulière et prolongée. Elle se pratique seul ou en groupe, mais il est toujours conseillé d’en apprendre les bases auprès d’un professionnel. Une fois acquise, elle peut se pratiquer partout, assis, couché ou même en marche. 

Comment ça marche ?

D’une manière générale, face à une situation désagréable, on a tendance à l’ignorer pour éviter de souffrir ou on y répond de façon automatique : irritabilité, ruminations, jugements excessifs contre soi-même ou les autres, angoisse profonde, violence… Méditer permet de se focaliser uniquement sur le moment présent - le fameux ici et maintenant - en se concentrant sur sa respiration, ses sensations corporelles et/ou ses émotions. La personne prend alors conscience de son mode de pensée avec plus de lucidité. En remplaçant les pensées négatives par d’autres plus agréables, les premières finissent par perdre leur emprise sur le mental. La négativité ne submerge plus la personne et elle arrête donc de ressasser et de ruminer. Qui médite régulièrement crée un espace qui lui permet de choisir ses réponses face aux défis de la vie et de cultiver des attitudes positives propices à son mieux-être.

Les bienfaits de la méditation en pleine conscience

Certains effets de la méditation en pleine conscience sont reconnus par la science : 

  • diminution du stress et de l’anxiété ainsi que des symptômes qui y sont liés
  • prévention des rechutes des épisodes de dépression
  • stimulation du système immunitaire
  • amélioration de la concentration, de la santé émotionnelle, du sommeil 
  • régulation de la sensibilité à la douleur

10 à 15 minutes par jour suffisent pour bénéficier des effets de la méditation. Il est conseillé aux personnes souffrant de troubles psychiatriques d’avoir l’avis de leur médecin sur la méditation adaptée à leur cas. 

Méditer, c’est offrir à son mental une pause. Vous bénéficierez d’une meilleure qualité de vie et d’une meilleure fonction émotionnelle. Une sérénité à toute épreuve et une meilleure santé physique seront au rendez-vous. Alors, n’attendez plus pour vous mettre en position de lotus, les mains sur les genoux pour respirer calmement et vous laisser aller dans cet espace bien-être.. Namasté !

Sources :
CNRS Le Journal
Vidal
Inserm