Interview pharmacien | Emilie Henneré, Pharmacie Aubignoise (62)

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Par Marie Brisack
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Interview de Emilie Henneré, pharmacienne titulaire de la pharmacie Aubignoise, à Aubigny-en-Artois. Pharmacie du groupement Giropharm.


- Pouvez-vous nous présenter votre parcours, votre pharmacie, et votre équipe ?

Je suis Emilie, pharmacienne diplômée depuis 2007. J’ai repris la pharmacie où j’étais adjointe, il y a 5 ans, maintenant. Je suis associée avec mon ancienne collègue Sandrine Sucharyna. Notre équipe est composée de douze personnes, la moyenne d’âge est de 39 ans. Que des femmes ! Notre pharmacie est une pharmacie rurale. Les patients y sont fidèles, de tout âges...

- Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans l’exercice de votre métier ?

Le contact avec les gens. Pouvoir rendre service, le conseil… c’est ce qui nous plaît le plus. Les nouvelles missions, nous plaisent beaucoup car c’est en cela que réside réellement notre métier… Nous ne sommes pas des vendeurs de boîtes. Nous sommes là pour apporter un plus aux gens, sinon les grandes surfaces peuvent très bien faire la même chose. Pour nous, il n’y a rien qui fasse plus plaisir qu’un patient qui nous dit “merci pour vos conseils” , avant de partir. Là on a gagné notre journée, vraiment. Ce que nous aimons aussi, c’est le fait de travailler en équipe, tous ensemble. C’est très enrichissant.

D’ailleurs, nous avons un projet de transfert (de la pharmacie) vers une maison médicale. Nous avons de très bonnes relations avec les médecins... Et, grâce à ce rapprochement, nous allons pouvoir travailler en coordination avec : médecins, kinésithérapeutes, ostéopathes, podologues, infirmières… et échanger en équipe pluridisciplinaire sur le parcours de soins du patient. 

- Quelles sont les évolutions du métier ? Comment les ressentez-vous ? Selon vous, à quoi ressemblera le pharmacien de demain ?

Les pharmaciens ont de nouvelles missions. Par exemple, nous avons eu l’autorisation de vacciner cette année (nous faisions partie des quatre régions test en 2019). Nous avons aimé ce contact avec les patients, “diffèrent” : être dans une pièce, à part, et pouvoir se consacrer à eux… J’ai l’impression que de leur côté aussi, leur regard sur nous a changé : nous sommes davantage vus comme des professionnels de santé, à part entière. Nous avons réalisé pas mal d’actes, sans même démarcher car nous ne voulions pas faire de l’ombre aux infirmières libérales avec qui nous nous entendons bien… Les patients étaient demandeurs. 

Ensuite, il y a le Bilan de Médication Partagé : nous sommes tout juste en train de le mettre en place. Il nous manquait un peu de temps pour nous en occuper l’année dernière, mais nous avons pu embaucher une adjointe cette année, elle est très motivée, donc nous allons vraiment les mettre en place. En effet, nous sommes pleinement d’accord avec ces nouvelles missions, qui font partie de notre travail. Nous allons enfin être rémunérés nos conseils, c’est très bien ! 

Je pense que notre métier va vraiment évoluer... Nous serons de plus en plus amenés à faire de l’éducation thérapeutique. Je pense qu’il faut prendre le train en marche! Par exemple, près de chez nous, une pharmacie pilote réalise des dépistages cardiovasculaires, dans un contexte d’expérimentation… Et bien, nous nous apercevons que nos patients sont, déjà, demandeurs. Je pense qu’il y a une réelle attente là-dessus, et que nous allons de plus en plus être amenés à être en première ligne, notamment à cause des déserts médicaux, pour recevoir, conseiller les patients et les rediriger vers le bon professionnel de santé s’il y a nécessité d’une consultation… 

- Idéalement, qu’attendez-vous des outils numériques ? Comment peuvent-ils vous accompagner dans l’évolution de votre métier ?

Notre premier patient, celui qui a tout de suite utilisé l’application, est âgé de 70 ans. C’est lui qui l’utilise le plus ! Comme quoi nous avions des préjugés, en nous disant « On va cibler les personnes jeunes, les actifs... ». Finalement, ce n’est pas forcément le cas. Aujourd’hui, les médecins, les infirmières utilisent à leur tour l’application. Nous sommes très satisfaites. 

Aussi, depuis 15 jours, nous mettons l’accent sur l'équipe pour essayer de dynamiser notre site internet, notre compte facebook… Et, nous avons déjà de bons retours. Par exemple, maintenant, à chaque que nous avons un « promis », nous avons le réflexe de donner un flyer à nos patients, pour les informer de nos services. C’est une chose plutôt bien accueillie. L’autre jour, suite à la remise d’un flyer, une dame m’a dit « vous avez égayé ma journée ! ». En effet, à chaque fois, il fallait toujours qu’elle vienne : une fois pour commander, et une fois pour venir chercher le produit. Donc, elle était mais vraiment réjouie de la mise en place du service Scan d’ordonnance ! Après il faut que l’équipe derrière soit prête.

- Quels outils avez-vous adoptés dans votre pharmacie à ce jour?

Pour le moment, nous avons souscrit l’offre Scan & Collect.

- Quels bénéfices tirez-vous de ces outils ? 

Le fait de pouvoir préparer les ordonnances est un plus pour les patients, mais aussi pour nous : c’est moins de stress. Quand nous avons au comptoir des personnes qui soufflent parce qu’il n’y a pas le produit, ou bien, qu’il nous faut préparer une longue ordonnance, nous prenons du temps à servir le patient. Dans ces cas là, il est agréable d’avoir reçu l’ordonnance en amont, de la préparer et d’envoyer un message pour avertir lorsqu’elle est prête… Je pense que tout le monde y gagne.

- Quels sont, selon vous, les critères d’achat d’une solution numérique par les pharmaciens ?

A la base, nous avons fait l’achat d’une solution numérique car nous voulions montrer que nous étions une pharmacie dynamique. 

Mon associée et moi, sommes “très internet”. Nous nous sommes fait la réflexion que : lorsque l’on cherche quelque chose chez nous le soir, nous allons tout de suite chercher la société sur internet, si l’on ne trouve pas, nous passons rapidement à autre chose. Et nous, nous n’avions pas de site ! 

Je pense qu’à notre époque, ce n’est pas possible de ne pas avoir, au minimum, 1 point de contact en ligne. Pour chercher les horaires d’ouverture de la pharmacie, les gens vont rechercher sur internet.

- Comment définiriez-vous la santé connectée ?

“Pouvoir avoir une réponse rapide, en lien avec son pharmacien, son médecin, son infirmière… grâce à un site internet ou via des objets connectés (tensiomètres, thermomètres connectés etc)”. Pouvoir être rassuré en un temps record.

- Quels impacts la santé connectée a-t-elle sur vos patients ?

Nous avons de très bons retours. Les patients apprécient notre rapidité, notre réactivité. Maintenant tout le monde est sur son smartphone donc..

- Quels retours de vos patients avez-vous eu à propos des nouveaux outils que vous proposez ?

Vis-à-vis de l’application mobile, nous avons de très bons retours. Elle est intuitive. Il n’y a aucun problème. Le fait qu’elle soit en évolution constante est agréable.

- D’après vous, que faut-il faire pour que les pharmaciens et patients utilisent davantage les outils numériques ?

Il faut communiquer sans cesse. Distribuer, utiliser les flyers. En parler. Répéter, répéter, répéter.
La formation que VALWIN dispense est très bien. Pour le titulaire, mais aussi pour l’équipe. Le dernier appel de suivi était vraiment très bien, les astuces que Mélanie m’a partagé m’ont beaucoup aidée. Vraiment. La formation est top. Je trouve ça très bien de faire la première formation peu de temps après l’achat de la solution numérique, puis d’en faire une seconde sur un autre sujet, et, un mois après, d’en refaire une. Il y a beaucoup d’informations au début, mais lorsque le suivi est régulier c’est plus facile. 

Pharmacie Aubignoise – Groupement Giropharm
Aubigny-en-Artois (62) - Région Pas-De-Calais 
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