L’allergie alimentaire chez l’enfant, la comprendre pour mieux la prévenir
L’allergie alimentaire chez l’enfant constitue le 3ème problème de santé mondiale selon l’OMS. Le nombre d’enfants allergiques aux aliments augmente et concerne 6% à 8% des moins de 12 ans. Cette s’expliquerait, entre autres, par la disponibilité d’aliments de provenance lointaine et la modification du mode alimentaire participant à la dissémination de nouveaux allergènes.
Allergie alimentaire : comprendre le mécanisme de survenue
L’allergie alimentaire est une réaction inadaptée du système immunitaire après ingestion d’un aliment. Normalement inoffensif pour l’organisme, il le considère comme un ennemi. La réaction allergique se produit au premier contact qui constitue la sensibilisation : le système immunitaire produit un anticorps, des immunoglobines E (IgE), contre le trophallergène (allergène ingéré). Ces IgE se fixent sur les mastocytes, des globules blancs. La réaction allergique survient au second contact, ou plus tardivement. Stimulés, les mastocytes produisent des substances, dont l’histamine, causes des réactions inflammatoires.
Allergie alimentaire, les enfants à risque
Les enfants ayant des antécédents familiaux d’allergie présentent un risque plus élevé d’allergie alimentaire. Il s’agit de ceux dont un ou les deux parents, ou un membre de la fratrie a présenté, ou présente, une atopie, un asthme, une rhinite allergique, un eczéma ou une allergie alimentaire. C’est aussi le cas de ceux qui présentent déjà une allergie alimentaire connue, ou qui souffrent d’eczéma sévère, d’asthme ou de rhinite allergique (rhume des foins).
Allergie alimentaire chez l’enfant : les manifestations
Les symptômes d’une allergie alimentaire surviennent dans les minutes qui suivent son ingestion, au plus tard dans l’heure qui suit. Deux réactions graves constituent une urgence : l’œdème de Quincke qui se manifeste par un œdème pharyngé ou laryngé, entravant, voire bloquant la respiration, et une urticaire diffuse. Le choc anaphylactique (anaphylaxie) se reconnait par des lèvres enflées, une respiration difficile, des vomissements en jet, et une altération de l’état général (perte de connaissance, somnolence, irritabilité…).
Heureusement, l’allergie alimentaire chez l’enfant se présente le plus souvent sous forme d’urticaires, eczéma, rhinite, asthme, troubles digestifs (diarrhées, vomissements, reflux gastro-œsophagiens, régurgitations fréquentes chez le nourrisson, ou douleurs abdominales à type de colique…). Parfois, celui qui ne sait pas encore s’exprimer est irritable et pleure fréquemment.
Suspicion d’allergie alimentaire chez l’enfant : que faire ?
Si vous suspectez une allergie alimentaire chez votre enfant, une consultation chez l’allergologue s’impose. Il procédera à des pricks tests pour déterminer la présence ou non d’allergie. Un dosage des anticorps IgE peut être nécessaire. Si l’allergie est confirmée, le médecin établira un plan d’action pour la gérer. La plupart des allergies alimentaires chez l’enfant peuvent disparaitre avant l’adolescence. Le médecin peut aussi proposer un test de provocation sous supervision médicale : l’enfant ingère de petites quantités d’allergènes à intervalle de 20 minutes, et on augmente peu à peu la dose. Si le test est concluant, l’enfant pourra consommer régulièrement l’aliment testé pour conserver sa tolérance à celui-ci.
Allergie alimentaire chez l’enfant : les aliments incriminés
Six familles d’aliments sont connues pour être responsables des ¾ des allergies alimentaires chez les enfants : œuf, arachide (cacahuète), lait de vache, la moutarde, fruits à coque, et poisson. Les autres trophallergènes sont : soja, céleri, céréales renfermant du gluten, graines de sésame, mollusques, crustacés, lupin et leurs dérivés.
En prévention, il est recommandé de poursuivre l’allaitement maternel jusqu’à 6 mois au moins. A défaut, choisir un lait HA (hypoallergénique) si l’enfant présente un terrain allergique. Dans tous les cas, débuter la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois avec un aliment allergène à la fois par jour, et d’en augmenter petit à petit la quantité. Noter les aliments allergènes et la quantité donnée, pour en informer l’allergologue au besoin. Il est important de maintenir les habitudes alimentaires familiales et d’éviter les aliments préparés. L’exclusion des aliments allergisants pendant la grossesse ou l’allaitement ne permet pas de prévenir les allergies alimentaires chez les nourrissons qui ont un parent allergique.
Allergie alimentaire chez l’enfant : la prise en charge
L’éviction du trophallergène est la première étape de la prise en charge en attendant l’immunothérapie orale, surtout si l’enfant est allergique à plusieurs aliments. C’est une thérapie de désensibilisation orale, longue (de 3 à 5 ans) et contraignante, qui se fait uniquement en milieu hospitalier. Ce qui implique des visites régulières. Une demande auprès de centres d’immunothérapie orale (CITO) est à déposer pour pouvoir en bénéficier. En cas de réaction grave, l’injection intramusculaire d’adrénaline en urgence, suivie d’une hospitalisation. Toute personne allergique sujette à un oedème de Quincke ou à un choc anaphylactique devrait toujours avoir avec elle un stylo auto injecteur d’adrénaline.
Une allergie alimentaire peut être mortelle. Au moindre doute, approchez un médecin pour établir un diagnostic. Il est important d’informer la garderie ou l’école des allergies de votre enfant. Et lisez les étiquettes nutritionnelles et la liste d’ingrédients sur les emballages afin d’éviter, même sous forme de traces, les aliments auxquels votre enfant est allergique.
Référence
https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/allergie-alimentaire.html
https://www.cerin.org/articles/jfn-2022-alimentation-et-allergie-de-l-enfant/
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/allergie-alimentaire/definition-symptomes
https://www.nutripro.nestle.fr/article/apercu-des-allergies-alimentaires