Crise de foie, mythe ou réalité ?

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste
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Crise de foie, mythe ou réalité ?  

Les festivités de fin d’année arrivent à grands pas et vous redoutez déjà une crise de foie, comme celle qui vous a lessivé.e l’année précédente. Inconfort, nausées, douleurs abdominales… Avouons-le, ce n’est pas terrible pour finir une année ou pour en débuter une nouvelle ! Mais ces troubles sont-ils réellement du fait de votre foie, ou est-ce une croyance populaire qui a la peau dure ? Est-ce une fatalité ?   

Une crise de foi, c’est quoi exactement ?  

La crise de foie est une expression qui a la peau dure dans le langage populaire. Elle désigne l’ensemble de symptômes d’une indigestion, ou trouble dyspeptique, dans le jargon médical : suite à un repas trop riche, trop copieux et/ou trop arrosé, les aliments s'accumulent dans l'estomac. Ce qui arrive lorsque l’on fait moins attention à l’équilibre alimentaire. Et en période de fêtes, on abuse de chocolats, aliments riches en gras, en épices ou en sauce, desserts, boissons gazeuses ou alcoolisées, etc. Un excès qui provoque une accumulation alimentaire dans l’estomac, à l’origine des gênes : pesanteur gastrique, nausées, vomissements, remontées acides, éructations, ballonnements, maux de tête, langue pâteuse le lendemain, douleurs abdominales… Ces dernières sont provoquées par les contractions de la vésicule biliaire pour expulser les sels biliaires dans le duodénum, dont le rôle est d’aider à la digestion du gras. Il faut noter également que le stress et le tabac peuvent également être à l’origine de troubles digestifs. Ainsi, la crise de foie affecte l’estomac et la vésicule biliaire et nullement le foie, comme on a encore tendance à le croire de nos jours.  

Crise de foie : mieux vaut prévenir que guérir

Cet adage prend tout son sens surtout en ces périodes de fêtes. Et puisque la prétendue crise de foie est la conséquence d’un excès, la prévention est simple, mais oh combien difficile à appliquer face aux tentations. Vous l’aurez compris : c’est la modération. Mais avec ces astuces, vous n’aurez plus d’excuses.  

La modération ? C’est limiter la consommation de petits fours, de toasts au foie gras et autres gourmandises. L’astuce ? N’en prendre qu’une et une seule fois de ce que l’on vous présente à l’apéro. Il ne s’agit pas non plus de vous priver, mais c’est surtout une question d’appréciation de ce que vous avez en bouche. À table, ne vous resservez pas, surtout s’il s’agit de plats en sauce. Prenez le temps de mâcher : cela permet de mieux apprécier les saveurs et limitera le travail de votre estomac. Mais plus important encore, cela vous évitera de vous resservir puisque la sensation de satiété survient au bout de 20 minutes. Pensez à toujours alterner eau et boissons gazeuses ou alcoolisées. Cela limitera systématiquement votre consommation tout en vous hydratant convenablement. Pensez également à laisser du temps entre deux plats. Enfin, évitez de vous coucher immédiatement après le repas : effectuez une petite marche, tout au moins, activez-vous avant de vous allonger. Au repas suivant, mangez léger en privilégiant légumes, fruits et eau.  

Crise de foie : que faire ?  

Une crise de foie peut survenir à n’importe quelle période de l’année, et non seulement lors des festivités. Si cela vous arrive, la seule chose à faire est de mettre votre estomac au repos pendant 24 à 48 heures au moins. Rassurez-vous, cela ne signifie pas jeûner, mais presque ! Prenez des bouillons de légumes, des fruits et des légumes cuits, plus faciles à digérer et moins irritatifs. Dans tous les cas, durant ce laps de temps voire un peu plus, faites l’impasse sur les fritures, les plats en sauce, et la viande que vous réintroduirez seulement lorsque vous sentirez que votre souci est réglé.  

La prise de médicament peut-être nécessaire si les symptômes sont importants ou inconfortables pour vous. Selon ce que vous présentez, vous pouvez prendre un antalgique type paracétamol, un antispasmodique, un antiacide ou un pansement gastrique, un antiémétique… Évitez également les excitants : cigarette, épices, thé, café… Consultez si le malaise dure au-delà de 72 heures. Et rappelez-vous : en tout temps, mangez et buvez avec modération. Mâchez et prenez le temps d’apprécier vos mets. Votre estomac vous en remerciera.

Référence :

https://www.allodocteurs.fr/alimentation-digestion-digestion-difficile-repas-de-fete-la-crise-de-foie-mythe-ou-realite-9060.html

https://www.creapharma.ch/indigestion.htm

https://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/crise-de-foie/