L’ostéoarthrite, quand les articulations sont en feu !

Retour
Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste
image

L’ostéoarthrite (OA), communément nommée arthrose, est la forme la plus courante des maladies articulaires. Elle peut atteindre toutes les articulations, mais touche principalement les genoux, les vertèbres, les mains et les hanches. C’est une maladie chronique, douloureuse qui peut devenir invalidante. Nos explications.

Reconnaitre l’ostéoarthrite

L’ostéoarthrite résulte de plusieurs facteurs, mais principalement de l’usure des cartilages. Lorsque ces derniers sont érodés, les deux os qui forment l’articulation entrent en contact direct, expliquant les raideurs et les douleurs d’intensité et de durée variables. Cela explique également la réduction, voire la perte de mobilité des articulations. Parfois, l’articulation est le siège d’une inflammation de la membrane qui tapisse l’intérieur de l’articulation : en plus de la douleur, elle gonfle et devient rouge. Dans certains cas, il peut y avoir un épanchement qui est une accumulation de liquide dans la cavité articulaire.  

Ces symptômes ne sont pas toujours présents au début de la maladie : c’est l’ostéoarthrite silencieuse. Elle évolue par poussées qui se font lentement et sur plusieurs années. Raideur notamment après repos, limitation de la flexion et des mouvements de l’articulation atteinte sont les symptômes courants et causes d’incapacité fonctionnelle. L’ostéoarthrite provoque à long terme des déformations articulaires.    

Les caractéristiques de la douleur sont fonction du stade de la maladie. Elle est d’abord mécanique : la douleur se manifeste lors des mouvements de l’articulation et disparait au repos. Au fur et à mesure, cette dernière peut devenir permanente. Les symptômes et la radiographie permettent d’établir le diagnostic et de faire le suivi de l’évolution de la maladie.  

La prise en charge de l’ostéoarthrite

La prise en charge de l’ostéoarthrite consiste à maintenir au mieux la mobilité de l’articulation atteinte, mais surtout à soulager la douleur pour le confort du patient. Elle nécessite également une modification (adaptation) du mode de vie pour retarder au maximum l’évolution de la maladie. La kinésithérapie, en ce sens, tient une place importante pour l’entretien musculaire, avec des étirements, et un travail de posture. Ce qui permet de conserver plus longtemps la mobilité et la stabilité articulaire.  

Le traitement médicamenteux fait appel à des antalgiques comme le paracétamol. Selon la sensibilité et l’intensité de la douleur, le médecin pourrait éventuellement prescrire des opioïdes. Lors des poussées, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont utiles. On peut avoir recours à des infiltrations de corticoïdes ou d’acide hyaluronique lorsque les douleurs sont intenses et permanentes. En revanche, si le handicap est trop sévère en cas d’ostéoarthrite de la hanche ou du genou, on procédera à une arthroplastie : pose de prothèse.  

L’ostéoarthrite, une maladie évitable ?  

Plusieurs facteurs entrent en jeu dans la survenue de l’ostéoarthrite. Il n’est donc pas toujours possible de la prévenir. Cette maladie, par exemple, est liée à l’âge et peut voir son début dès 45 ans. Elle peut être génétique, familiale dans le cas d’ostéoarthrite des doigts. Les malformations anatomiques - genu varum ou valgum, dysplasies de hanche - peuvent aussi être à son origine.  

Certaines pathologies représentent des facteurs de risque tels que le surpoids, le diabète, l’hypertension artérielle, les dyslipidémies ou la goutte. D’autres maladies ostéo-articulaires comme la chondrocalcinose, polyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme psoriasique, ou les séquelles de traumatismes sont également des facteurs d’apparition de l’ostéoarthrite. Leur prise en charge adéquate et/ou leur permet donc de la prévenir et de freiner l’évolution de la maladie.

Autrement, au quotidien, il est conseillé de :

  • maintienir, en dehors des poussées, une activité physique modérée, adaptée et régulière, pour réduire la douleur, mais aussi pour maintenir la mobilité de l’articulation concernée,
     
  • éviter le port de charges lourdes,
     
  • aménager son environnement pour l’adapter à l’état de santé,
     
  • porter des semelles orthopédiques en cas d’atteinte du genou (gonarthrose),
     
  • avoir une alimentation équilibrée et diversifiée,
     
  • se munir d’une canne lors des phases douloureuses en cas d’atteinte du genou ou de la hanche.
     

L’ostéoarthrite peut concerner plusieurs articulations à la fois chez une même personne. Les recherches sont en cours pour mieux comprendre tout le mécanisme de survenue pour une meilleure prévention et un traitement médical spécifique. L’évolution de la maladie reste imprévisible et non linéaire. Dans tous les cas, une douleur articulaire, même supportable doit vous inciter à consulter pour une prise en charge précoce.  

Références

https://www.panadol.com/fr-ch/symptoms/adult/osteoarthritis/causes-symptoms-and-treatments-for-osteoarthiritis.html

https://osteoporosecanada.ca/wp-content/uploads/oc_losteoporose_et_losteo-arthrite.pdf

https://www.inserm.fr/dossier/arthrose/

https://www.ligues-rhumatisme.ch/blog/2018/5-d%C3%A9couvertes-r%C3%A9centes-sur-larthrose

https://public.larhumatologie.fr/grandes-maladies/arthrose