Le syndrome des jambes sans repos, vous connaissez ?

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste
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La maladie de Willis-Ekbom, que l’on connait plus sous l’appellation syndrome des jambes sans repos, est une maladie chronique qui affecte jusqu’à 10% de la population. Les personnes qui en souffrent se plaignent de sensations désagréables dans les jambes, les obligeant à les bouger pour les soulager. Comme les gènes sont surtout nocturnes, la maladie perturbe le sommeil, et c’est ainsi que ce syndrome est à juste titre classé comme un trouble du sommeil. Des explications.

Comprendre le syndrome des jambes sans repos

Le syndrome des jambes sans repos, ou SJSR, aussi connu sous le nom d’impatiences, est une cause de trouble du sommeil. Ses symptômes - démangeaison, fourmillements, sensation de décharge électrique plus ou moins douloureuse, picotements, ruissellement ou de brûlure – des membres inférieurs s’accompagnent d’un besoin impérieux de les bouger pour les soulager ou en partie. Ces symptômes surviennent lorsque les membres sont au repos (au lit, dans un fauteuil, au spectacle…) et/ou la nuit durant le sommeil. On le nomme alors impatiences isolées ou syndrome des jambes sans repos (SJSR).  

Dans certains cas, les symptômes s’accompagnent en plus de mouvements musculaires involontaires durant le sommeil. Ce sont les mouvements périodiques des membres inférieurs. Ils concernent les extrémités avec extension du gros orteil et flexion du pied. Mais ils peuvent provoquer une flexion du genou, voire de la hanche. Ces mouvements se produisent plusieurs fois dans la nuit, toutes les 30 secondes en moyenne et peuvent durer de 5 à 20 minutes. Cela occasionne des micro-réveils qui perturbent le sommeil. Certaines personnes doivent même se lever pour bouger.  

Les crises peuvent survenir plusieurs fois dans la semaine et parfois dans la journée. Les micro-réveils finissent par affecter la mémoire et la concentration. Il s’ensuit aussi une fatigue, impactant la qualité de vie de la personne : somnolences diurnes, troubles de l’humeur, voire une dépression. Les personnes victimes du SJSR peuvent finir par s’isoler pour éviter l’immobilité prolongée.  

Qui sont les personnes à risque du syndrome des jambes sans repos?

Le SJSR survient à l’âge adulte et affecte plus les femmes que les hommes. Des rares fois, il peut toucher l’enfant et l’adolescent. On parle des jambes principalement, mais dans 20% des cas, les bras sont aussi concernés.

Il existe deux facteurs favorisants avérés de survenue du SJSR : une carence en fer et en dopamine, le neurotransmetteur qui permet la transmission neuronale. Par ailleurs, le facteur génétique est évident dans les formes familiales. Si les causes d’apparition restent inexpliquées dans certains cas (les SJSR idiopathiques), l’on sait que certaines maladies chroniques et situations, et le mode de vie représentent des facteurs de risque de survenue du SJSR : sclérose en plaque, diabète, hypothyroïdie, insuffisance rénale chronique, surpoids, prise de neuroleptiques, consommation d’excitants (café, thé, tabac, alcool, chocolat), fatigue, stress, grossesse...  

Peut-on guérir du syndrome des jambes sans repos ?  

Les mécanismes exacts d’apparition du SJSR ne sont pas encore connus. Ainsi, il n’existe pas encore de prise en charge spécifique. Lorsque les symptômes apparaissent de façon sporadique et isolée, il suffit de se lever et d’effectuer des pas pour les atténuer, voire, les faire disparaître. Ou effectuer des massages énergiques, appliquer un cataplasme en alternant le chaud et le froid, de prendre bain chaud si cela est possible. Se concentrer sur l’ici et maintenant, dans l’activité en cours, peut aussi fonctionner. En cas de gène important ou douloureux, la prise d’antalgique sans ordonnance est possible. En revanche, si les symptômes s’aggravent, en intensité et en fréquence, une consultation médicale s’impose pour une prise en charge médicamenteuse. Dans tous les cas, une bonne hygiène de vie, évitant ou limitant les facteurs favorisants, associée à l’observance du traitement médicamenteux permettent de maintenir une qualité de vie en cas de SJSR.

Le diagnostic du SJSR peut-être long, car il faut la présence simultanée des 4 signes suivants : sensations désagréables dans les jambes, besoin incontrôlable de les bouger surtout durant les périodes de repos, exacerbation des symptômes le soir et durant la nuit, et soulagement au cours des mouvements. La pratique régulière d’activités physiques et une bonne gestion du stress aident à éviter les crises. Au besoin, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel.   

Références

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/syndrome-jambes-sans-repos-impatiences/definition-causes

https://www.vidal.fr/maladies/psychisme/syndrome-jambes-sans-repos-impatiences.html

https://www.inserm.fr/actualite/le-fardeau-mental-du-syndrome-des-jambes-sans-repos/

https://institut-sommeil-vigilance.org/jambes-sans-repos/