La sclérose en plaques, une maladie handicapante

Retour
Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste
image

La sclérose en plaques, ou SEP, est une maladie auto-immune qui touche le système nerveux central. Elle représente un enjeu de santé publique, car c’est la deuxième cause de handicap acquis chez les adultes jeunes en France. En 2022, le nombre de personnes atteintes de cette maladie était estimé à 100.000, avec une majorité de femmes qui représente les 75%. Mais comment la sclérose en plaques se manifeste-t-elle et peut-on en guérir ? Nous vous donnons des éléments de réponse.

Comment la sclérose en plaque survient-elle ?  

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune : elle résulte d’un dysfonctionnement du système immunitaire. Ce dernier s’attaque aux constituants normaux de l’organisme. C’est une maladie chronique et inflammatoire qui affecte le système nerveux central. Elle provoque la destruction progressive de la gaine protectrice des neurones (cellules nerveuses) : la myéline. C’est cette destruction qui se présente par des plaques inflammatoires le long des synapses, la zone située entre deux neurones qui assure la transmission des informations de l'une à l'autre qui ne peut plus se faire. C’est cette coupure de transmission, la conduction d’influx nerveux, entre le cerveau et les organes périphériques, qui sera à l’origine des différents symptômes de la maladie. La destruction de la myéline aboutit aussi à la dégénérescence des neurones.

Comment se manifeste la sclérose en plaques ?

La sclérose en plaques évolue lentement sur une longue durée. Les premiers signes surviennent généralement chez les adultes jeunes, entre 25 et 35 ans. Les plaques qui constituent les lésions nerveuses provoquent différentes perturbations. Il s’agit de troubles multiples et variés :  

  • moteurs : faiblesse musculaire touchant les membres supérieurs et inférieurs
  • sensitifs : engourdissement, fourmillements, douleurs…  
  • cognitifs : troubles de l’attention, la concentration, la mémoire, ralentissement
  • visuels : vision double ou baisse d’acuité visuelle
  • troubles de l’équilibre, de la coordination ou des vertiges
  • sphinctériens, le plus souvent urinaires, et sexuels

La sclérose en plaque, comme toute maladie chronique, évolue par poussées. Elle présente habituellement deux phases :  

La phase rémittente
 

Dans 80% des cas, elle est caractérisée par des poussées aiguës durant lesquelles les patients présentent de nombreux symptômes souvent intenses. La durée des poussées varie d’une personne à une autre et peut aller de quelques heures à quelques jours, voire à un mois. Les poussées s’accompagnent souvent d’une grande fatigue inhabituelle. Ces périodes sont suivies de rémission totale sans aucun symptôme. D’une façon générale, les patients présentent rarement des séquelles. Et il peut se passer quelques mois à plusieurs années entre 2 poussées.  

La phase progressive

Elle débute habituellement 10 à 20 ans après le début de la maladie. Elle évolue alors de façon progressive sans qu’il y ait poussée ni rémission. Les symptômes s’installent et évoluent vers un handicap permanent et progressif, sur le plan cognitif et/ou moteur.  

Certains patients présentent une forme progressive d’emblée. La maladie évolue rapidement et sans rémission, amenant rapidement à l’apparition de handicap progressif. C’est souvent le cas lorsque la maladie se déclare tardivement, après la quarantaine.  

Le diagnostic de la sclérose en plaque est posé devant la présence des différents symptômes neurologiques associés à l’imagerie. Il s’agit de l’IRM qui met en évidence la présence de plaques inflammatoires, notamment au niveau du cerveau, du nerf optique et de la moelle épinière. Les plaques inflammatoires disséminées sont d’âge différent ou qui apparaissent dans le temps.

Comment soigne-t-on la sclérose en plaques ?  

La sclérose en plaques, à ce jour, reste une maladie sans traitement curatif. La prise en charge vise avant tout à retarder l’apparition des handicaps et à les ralentir. Le traitement a pour objectif de diminuer la réaction inflammatoire par la prise de corticoïdes lors des poussées. Le traitement de fond consiste à moduler le système immunitaire pour limiter les poussées par le biais d’immunomodulateur ou d’immunosuppresseur. La médication est associée à la kinésithérapie pour éviter des complications liées à l’immobilité. Ce, pour qu’ils puissent poursuivre des activités quotidiennes.  

La sclérose en plaques est une maladie hétérogène d’un patient à l’autre, tant dans l’expression des symptômes que dans le mode évolutif. Elle se développe chez les personnes prédisposées génétiquement sans qu’elle soit héréditaire. Plusieurs facteurs peuvent déclencher sa survenue. Et les recherches continuent pour améliorer la prise en charge de la maladie et offrir aux patients un confort de vie pour leur permettre de maintenir au mieux leur activité. L’espoir est donc permis.  

Références

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sclerose-en-plaques/comprendre-sclerose-plaques

https://www.inserm.fr/dossier/sclerose-en-plaques-sep/

https://www.vidal.fr/maladies/recommandations/sclerose-en-plaques-2712.html#prise-en-charge

https://institutducerveau-icm.org/fr/sclerose-en-plaques/