Colique néphrétique, quand la douleur vous tord le ventre

Retour
Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité
image

Motif fréquent de consultation d’urgence, une colique néphrétique provoque une douleur intense et soudaine, donnant la sensation que le ventre se tord. Cette douleur peut tromper la personne qui en souffre, la confondant avec des troubles digestifs. En effet, certaines crises peuvent s’accompagner de vomissements. Que faire alors ? 

Colique néphrétique, apprendre à la reconnaître

Une colique néphrétique survient lorsque les voies urinaires sont bouchées par un calcul rénal ou urinaire (lithiase rénale ou urinaire) dont la taille dépasse les 5mm. Cette obstruction se situe habituellement soit au niveau de calices (petites structures qui collectent les urines dans les reins), soit dans l’uretère. Cet obstacle à l’évacuation de l’urine provoque alors une pression à l’origine de la douleur. Cette dernière survient de façon brutale avec une intensité insoutenable. La douleur est à type de torsion, située d’un seul côté. Elle débute dans la région lombaire et irradie vers l’abdomen, l’aine et les organes génitaux. 

La crise de colique néphrétique est caractérisée par une douleur intense et brève, mais qui se répète et qu’aucune position ne peut soulager. Une accalmie peut séparer deux pics douloureux. En effet, à chaque fois que le calcul se retrouve coincé sur son trajet d’évacuation, la douleur reprend. Et la crise peut durer d’une dizaine de minutes à quelques heures. 

Une crise de colique néphrétique peut s’accompagner d’autres symptômes, notamment digestifs (nausées, vomissements, ballonnements) et urinaires (envie fréquente parfois avec impossibilité d’uriner et hématurie…). La présence d’une fièvre est un signe de gravité nécessitant une prise en charge urgente. Tout comme la survenue d’une crise chez une femme enceinte, une personne vivant avec une maladie rénale chronique ou un seul rein. 

Bien réagir en cas de colique néphrétique

Soulager au plus vite et au mieux la douleur d’une crise de colique néphrétique est le premier geste à faire. Pour ce faire, prendre un médicament à base de paracétamol ou un anti-inflammatoire non stéroïdien. Comme la chaleur est un antalgique naturel, pensez également à appliquer un cataplasme chaud sur les zones douloureuses. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre un bain chaud. Pensez également à prendre votre température pour écarter une urgence absolue. 

Les calculs rénaux de petite taille peuvent être évacués normalement et spontanément par les voies urinaires. Voilà pourquoi il faut continuer à boire normalement. En revanche, la présence d’un des critères suivants doit vous inciter à consulter obligatoirement :

  • Fièvre
  • Absence de sédation de la douleur après la prise d’antalgique
  • Présence de sang dans les urines 
  • L’impossibilité à uriner qui indique la présence de calculs dans les 2 uretères
  • Vomissements
  • Malaise général ou mauvais état général
  • Grossesse, maladie rénale chronique, si vous avez un seul rein ou avez eu une transplantation rénale

Quelle prise en charge en cas de colique néphrétique ?

Avant d’instaurer un traitement, des examens sont nécessaires pour confirmer le diagnostic d’une colique néphrétique : 

  • une échographie abdomino-pelvienne pour visualiser les reins, l’appareil urinaire, le calcul urinaire et l’état des voies urinaires au-dessus de l’obstacle
  • une radiographie abdominale pour visualiser un calcul radio-opaque et par la suite pour le suivi de la colique néphrétique
  • un bilan sanguin pour évaluer le fonctionnement rénal
  • un test par bandelette urinaire pour détecter l’éventuelle présence de sang, de nitrites et de globules blancs.
  • un ECBU en cas de suspicion d’infection urinaire associée

La prise en charge d’une colique néphrétique se fait au cas par cas, en fonction des résultats des examens effectués. Outre l’antalgique, votre médecin peut ajouter un antispasmodique et une antibiothérapie. Il vous sera demandé de recueillir votre urine dans un récipient pour vérifier que les calculs de petite taille sont bien évacués et pour pouvoir les analyser par la suite afin d’adapter votre traitement. 

Si les calculs sont volumineux et ne peuvent être expulsés via les voies urinaires, différentes techniques sont proposées :  

  • mise en place d'une sonde urétérale
  • endoscopie des voies urinaires ou urétéroscopie avec fragmentation des calculs par laser
  • fragmentation extracorporelle par ondes de choc (lithotritie extracorporelle)
  • néphrolithotomie percutanée...

La présence de lithiase rénale à l’origine d’une colique néphrétique résulte, dans la majorité des cas, d’un défaut de dilution des urines par manque d’eau. Pour la prévenir, il est donc conseillé de boire suffisamment au quotidien. Augmentez la quantité en période chaude, au cours d’activité sportive, dans un endroit surchauffé… Buvez également au coucher et la nuit si vous vous réveillez. Si vous avez déjà eu une crise de colique néphrétique, pensez à adapter votre alimentation et la nature de vos boissons au type de calculs que vous avez. Observez également votre traitement en cas de goutte. Enfin, consultez sans tarder si vous pensez que vous faites une crise de colique néphrétique.  

Sources :
Ameli
Vidal