Jeûne intermittent : ce qu’il faut savoir

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité
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De nombreuses méthodes existent pour maigrir. Et le jeûne intermittent ou fasting fait de plus en plus d’adeptes. En effet, ce mode alimentaire est réputé pour faire perdre du poids, et ce, de façon rapide. Effet de mode ou méthode réellement efficace pour enfin voir fondre ses kilos superflus comme neige au soleil ? Nous vous apportons des éléments de réponse.

Qu'est-ce que le jeûne intermittent ?

Le jeûne intermittent, comme son nom l’indique, est un mode alimentaire qui consiste à alterner une période de privation et une période d’alimentation normale. Il n’y a aucune règle stricte quant à l’instauration de ces périodes, mais elles doivent en revanche être régulières. Elles s’adaptent à chaque personne, en fonction de sa situation et/ou de ses ressentis. Ainsi, la période de jeûne peut se faire le matin, à midi ou le soir. 

La période de jeûne varie habituellement de 12 à 24 heures pendant laquelle la personne qui pratique doit s’hydrater continuellement. Ainsi, la période d’alimentation varie également, allant de 8 à 12 heures. En d’autres termes, il faut sauter un repas dans un laps de temps de 24 heures. La méthode la plus prisée est celle de 16/8 : 16 heures de privation et 8 heures pour s’alimenter. On obtient ainsi l’un des schémas suivants : déjeuner/dîner ou petit-déjeuner/dîner ou petit-déjeuner/déjeuner. Mais il existe également celui d’un jour sur deux, ou encore le 5:2 avec 5 jours par semaine pour s’alimenter et 2 jours, consécutifs ou non, pour jeûner. Un apport alimentaire ne dépassant pas les 600 calories est permis pour les 2 jours. 

Les bienfaits du jeûne intermittent

Le jeûne intermittent permet de perdre du poids et de le stabiliser grâce aux périodes de privations. L’organisme doit puiser dans ses réserves de graisse pour trouver de l’énergie. De plus, jeûner provoque une augmentation du taux de l’hormone de croissance (GH) dans le sang. Cette dernière a un effet brûle-graisse. Inutile donc de diminuer la quantité calorique des repas au risque de manquer d’énergie. Cela permet également d’équilibrer la glycémie et ainsi d’améliorer un état diabétique. Le jeûne intermittent est également bon pour le cœur car il réduit les risques cardio-vasculaires en diminuant le taux de glycérides dans le sang.

Comment mettre en pratique le jeûne intermittent ? 

Il n’est pas toujours évident de sauter un repas en un claquement de doigts parce qu’on a décidé de se mettre au jeûne intermittent. Sans compter sur les éventuels en-cas de temps à autre. Aussi, pour instaurer la pratique, il est conseillé d’y aller progressivement en décalant petit à petit les heures de prise du repas que l’on souhaite éliminer jusqu’à justement arriver à le faire. Cela permet à l’estomac de réguler sa sécrétion acide et ainsi éviter des troubles gastriques ou les gros coups de barre si on l’élimine brusquement. 

Pendant les périodes de jeûne, il est conseillé de boire de façon régulière pour atteindre un ratio de 1,5L à 2L par jour (eau, tisane, infusion). Café et thé sont autorisés à condition de ne pas les sucrer et de ne pas en abuser. En effet, la sensation de soif est moins importante durant cette période. Or, seule une bonne hydratation permet d’éliminer les déchets métaboliques et les toxines produits par l’organisme. 

Durant la période d’alimentation, il est conseillé de se nourrir dans le cadre d’une alimentation équilibrée et variée pour éviter toute carence. Dans tous les cas, évitez de manger trop gras ou trop sucré après la période de jeûne. En effet, cela favorise la prise de poids et provoque des pics d’insuline avec pour conséquence une fringale par la suite. Favorisez les aliments à la fois énergétiques et riches en nutriments : fruits et légumes, glucides complexes, protéines d’origine animale et légumineuses à alterner, et de bons gras. D’une manière générale, il n’y a aucune restriction alimentaire, mais il faut toutefois limiter repas industriels, sucres raffinés, fritures… En d’autres termes, bien manger, ni trop ni pas assez, mais manger comme à ses habitudes.

Il est toujours conseillé d’avoir un avis médical avant d’entamer un jeûne intermittent car il ne convient pas forcément à tout le monde. Bien encadré, il n’est pas dangereux pour la santé et permet de mener une vie normale avec des activités physiques et sportives. Et pour plus de sécurité, les conseils d’un nutritionniste ou d’un diététicien sont recommandés pour pouvoir pratiquer sur du long terme.

Sources :
Inserm
Le Guide Santé