Régime pauvre en FODMAPs : les aliments à éviter

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Par Lolona Ramanantsoa, Médecin Généraliste. Relecture par Anaëlle Le Page, Chargée de Qualité
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Le syndrome de l’intestin irritable, ou SII, concerne 5% de la population française. Maladie chronique, mais heureusement bénigne, le SII peut cependant impacter la qualité de la vie de la personne qui en souffre. Autrefois considéré comme une maladie psychosomatique, on sait aujourd’hui que ses symptômes sont étroitement liés à l’alimentation. Adopter un régime pauvre en FODMAPs fait partie de sa prise en charge. 

Reconnaître le SII

Le syndrome de l’intestin irritable, également connu sous le nom de colopathie fonctionnelle, est une maladie qui affecte le système digestif. Même si, à ce jour, on ne connaît pas encore exactement son mécanisme, il est désormais certain que les symptômes sont consécutifs à un trouble de la motricité des intestins. C’est pour cela qu’il se manifeste par des troubles du transit avec alternance de diarrhées et constipation, des ballonnements, des spasmes et/ou des troubles dyspeptiques. Certaines personnes aussi peuvent ressentir de la fatigue, des maux de tête… 

Actuellement, le traitement est essentiellement symptomatique, visant à améliorer la qualité de vie de la personne qui en est atteinte. Et un régime alimentaire pauvre en FODMAPs fait partie de la prise en charge.

Relation entre SII et FODMAPs

Qu'est-ce que les FODMAPs ?

Les FODMAPs sont en réalité des molécules de sucre d’origine végétale. L’acronyme anglais signifie « Fermentable Oligo-, Di- , Mono-saccharides And Polyols ». Ce sont des sucres présents dans certains aliments : il s’agit des fructanes, du fructose, des galactanes, du sorbitol, du mannitol et du lactose. Les aliments qui en sont les plus riches et les plus consommés sont : 

  • les légumes et légumineuses : artichaut, chou, chou-fleur, champignon
  • les céréales : blé, seigle
  • les fruits : pomme, poire, melon, fruits à noyau 
  • le lait et les produits laitiers
  • les condiments et aromates : oignon, ail, menthe
  • et les autres : miel, sodas et édulcorants se terminant en « ol »

Les effets des FODMAPs sur l’intestin

Les personnes qui souffrent du SII rapportent un lien entre leur alimentation et l’apparition des troubles ou leur exacerbation. Ces derniers surviennent généralement 3 à 4 heures après l’ingestion de certains aliments. Et les études ont démontré que les FODMAPs sont responsables de leur apparition. En effet, ces éléments sont difficilement absorbés au niveau de l’intestin tout en favorisant la fermentation des bactéries. De plus, ils diminuent l’efficacité de la barrière intestinale en diminuant le mucus qui tapisse sa lumière. Le tout favorise une inflammation à l’origine des perturbations qui composent les symptômes du SII. 

Mettre en place un régime pauvre en FODMAPs

Une hygiène alimentaire pauvre en FODMAPs fait partie de la prise en charge du SII. En effet, cela permet d’améliorer la qualité de vie de celles qui en souffrent. Il n’existe cependant pas de régime standard, car chaque personne a sa sensibilité et réagit différemment en fonction des aliments qu’elle ingère. Il faut donc déjà commencer par noter la relation entre les aliments et l’apparition ou l’exacerbation des symptômes. 

Pour obtenir une amélioration, il est conseillé au patient de réduire au maximum les aliments qui renferment des FODMAPs. Et ce, pour une durée d’au moins 3 à 4 semaines. Après ce laps de temps, les FODMAPs seront réintroduits dans l’alimentation, mais de façon progressive. Le but est de pouvoir déterminer la quantité tolérée par le patient, celle qui ne provoque pas de symptôme. 

Comme ce type de régime est relativement difficile à tenir sur du long terme, il est fortement conseillé à toute personne qui souffre du syndrome d’intestin irritable de consulter un professionnel de la nutrition. Ce pour éviter les carences et pour avoir une alimentation la plus équilibrée possible.

Un régime pauvre en FODMAPs est certes bénéfique en cas de syndrome de l’intestin irritable. Cependant, il est à noter que comme d’autres facteurs peuvent provoquer les symptômes, dans tous les cas, une consultation médicale s’impose pour déterminer un besoin éventuel de traitement médicamenteux sur une période limitée. Une bonne hygiène de vie contribue également à espacer les crises. Consultez si malgré les mesures prises les symptômes ne s’améliorent pas ou si vous présentez d’autres symptômes inhabituels. 

Sources :
FMC
Inserm
Inserm
Ameli
Vidal
SNFGE